Arrivée à Crest
La fin d'un an d'itinérance
Notre toute première visite à Crest remonte en juin dernier.
On nous avait parlé de cet endroit pour son tiers-lieu et son fablab, concentration rare de choses qui piquent notre curiosité, le tout dans une ville de moins de 10 000 habitants.
On avait tellement aimé, qu’on a décidé de revenir en novembre-décembre, voir ce que la vallée donne quand le ciel est gris, bas et pesant.
Flash forward huit, presque neuf mois plus tard : nous voilà installés à Crest depuis un mois dans une maison avec un petit jardin, heureux comme tout d’observer les fleurs de notre cerisier et les aller-venues des chats des voisins.
Flashback : notre vie tient dans 8m³
Pendant l’itinérance, Thomas avait un sac à dos de 60L et moi de 35L, en plus de nos sac à dos du quotidien.
(Si ces photos vous font penser à Londres, c’est normal, c’était notre dernière étape d’itinérance, histoire de boucler la boucle, voir des amis, de la famille, des nièces ultra cute et fêter l’anniversaire de Thomas.)
↓↓↓ Au final, ça donne ça ↓↓↓
29 lieux et 47 étapes un 1 an et 1 mois 🕝
C’est pas rien.
Un immense merci à celles et ceux qu’on a croisé sur la route, avec qui on a partagé des discussions, avec qui on a partagé un verre, qui nous ont invité chez eux…
Bière locale et olives de Nyons pour fêter ça.
Pourquoi Crest ?
Il y a une concentration de choses qui nous tiennent à cœur et qui augmentent notre qualité de vie perçue.
Il y a le marché.
Fini les légumes tristes, sans saveur, ou pire : emballés. Prendre soin de nos terres est une question primordiale sur laquelle je n’ai plus envie de transiger. D’autant plus que je peux profiter de saveurs et de textures que je trouvais rarement auparavant. Vous êtes déjà tombé amoureux de carottes, d’asperges ou d’une variété de coriandre fraîche ? Avez-vous déjà vu un frigidaire aussi vert ?
Il y a l’Usine vivante.
On y est tous les deux bénévoles : on aide à fluidifier certaines tâches chronophages (parfois à l’aide d’outils numériques, parfois pas), on envoie des newsletters, on parle de comment réparer la chaudière, on fait des entretiens avec les résidents (les gens qui viennent à l’Usine bosser en espace de coworking)…
J’y ai même organisé mon premier atelier tricot, et tout bientôt, Thomas propose un atelier lecture du bouquin Une société sans école d’Ivan Illitch (en bord de Drôme) et une clinique numérique participative. On a même pu acheter de la bière et du chocolat lors des derniers achats groupés ! What’s not to like.
Il y a les sentiers de randonnée au pied de la maison.
Il y a les nuances de la Drôme.
On fait plein d’apéros au bord de la rivière. Elle nous apaise. Elle crée des conversations différentes. Parfois, elle nous invite à nous confier, seul•e ou à deux.
Il y a qu’ici, on ne se présente pas par son travail, ou moins.
Exit, la course au statut.
Ici, on vient plus te chercher sur tes engagements, ça n’a rien à voir. Et s’il se trouve que ton engagement c’est d’offrir un cadre de vie pas trop pourri à tes enfants, ça compte aussi. (La Drôme est un des terroires avec le taux d’écoles alternatives le plus élevé.)
On a la chance d’avoir trouvé une maison super mims
Assez grande pour qu’on puisse tous les deux y vivre et y travailler. Assez grande pour accueillir des amis et de la famille. Assez grande pour faire des repas entre ami•es.
Le jardin :
Et parce que pour moi, il n’y a pas vraiment plus grand privilège que d’être proche de la nature ces jours-ci.
Mais bon ça, c’est très personnel.
Rien de neuf, ou presque
En un mois, on a trouvé :
- 1 frigo
- 2 vélos
- 1 machine à laver
- 3 chaises
- 1 table en bois
- 1 table de jardin et six chaises
- 1 cuve à récupération d’eau de pluie
- Du matos de cuisine
- Du bois de récup’ à la matériauthèque de Montmeyran
et bientôt une chambre entière (lit, armoire, tables de chevet et coiffeuse) qu’on part chercher à … St Marcellin ! (Rêve déjà d’un fleuve de fromage.)
On a acheté, en neuf :
- 1 matelas
- 1 bouilloire électrique silencieuse et réglable
- Quelques trucs de literie
- Quelques trucs de jardin
- Des petites plantes
Je n’ose même pas penser au prix qu’on aurait dû payer pour avoir ça en neuf. Ça nous prend pas mal d’énergie, de tout récupérer sur le Bon Coin, dans les recycleries et Emmaüs du coin. On n’a pas de voiture, donc il faut gérer l’emprunt.
On est fiers comme tout de nous approprier cette maison petit à petit !
Il nous reste des choses à raconter
Tout ça, c’est bien beau mais en réalité, on a pris tellement de retard qu’on ne vous a pas encore raconté toute une série d’étapes (Sète, Burret, plein de choses). Ça viendra, merci d’avoir été patient•es.
On prévoit aussi de nous raconter un peu comment notre couple ne s’est pas réduit en miettes pendant de ce voyage au long cours, ce qu’on a continué à apprendre sur nous ces derniers mois.
It’s never over!
Et la sédentarité, c’est un choc ?
Plutôt non. Mais ça ne fait qu’un petit mois que nous sommes là.
On a retrouvé nos ami•es avec des grands sourires.
On se forge de nouvelles habitudes.
Il y a certaines choses qui vont nécessiter de l’adaptation, mais on essaie de prendre chaque chose en son temps.
Payer un loyer ne veut pas dire ne plus jamais voyager avec nos sacs à dos, bien au contraire.
A bientôt alors !
Bonus
Les connaissiez-vous ?
Des initiatives géniales basées à Crest et dans les environs :
- Terre de Liens Et si on faisait pousser des fermes ?
- Villages Vivants Redynamiser les centre-villes désertés
- Valence Atelier Libre Faciliter les échanges de savoir-faire
- L’or des bennes Acheter au lieu d’à jeter (cette recyclerie a revendu un total de 52 tonnes d’objets en 2018 !!)
- Dromolib Emprunts de vélos électriques sur demande
- Crest Auto Partage Prêts de voitures entre particuliers sous forme associative
Dans nos oreilles 🎧 et lectures du moment 📚
Les toujours excellents :
- Podcast à soi (L’horloge biologique, on t’a pas sonnée),
- Les Couilles sur la Table (Pénétrer, Cours particulier avec Paul B. Preciado, Eux - bien choisir sa capote, Parler comme un homme, Les vrais hommes ne violent pas)
Et puis des choses par-ci par-là comme :
- Les Chemins de désir sur Arte radio,
- Une histoire des plantes médicinales,
- Tous surdoués ? ou
- Le féminisme face à la menace d’une regression sur France Culture.
- Valérie Zenatti : “J’ai découvert un silence d’une qualité jamais éprouvée” sur France Culture.
- Delphine Batto : face aux effondrements, l’écologie intégrale sur Présages.
- Terrain sensible, journalistes au rapport sur Oufipo, avec les excellentes Inès Léraud et Morgan Large.
- Mauricio, lanceur d’alerte à l’abattoir de Limoges sur France Culture.
Et puis Comment survivre au taf avec Marie Dasylva sur Kiffe ta race.
📚
- Active Hope, How to Face the Mess We’re In Without Going Crazy de Joanna Macy
- L’art de conter nos expériences collectives aux Éditions du Commun
- Entretiens avec Saul Alinsky aux Éditions du Commun
- Carte IGN 3137OT